Page:Méry - Monsieur Auguste, 1867.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.
121
MONSIEUR AUGUSTE

voisinage, et ils s’amusent en chantant, au lieu de dormir. Voilà.

— Rose, vous ne dites pas ce que vous pensez.

— Si mademoiselle le veut ainsi.

— Rose, il est de toute évidence que cette jolie sérénade est une surprise, et je reconnais l’auteur à sa délicatesse. Deux ou trois comédiens du voisinage ne formeraient pas un pareil ensemble. On a aujourd’hui, amené de Paris un chœur complet de belles voix, et voilà pourquoi nous entendons marcher là-haut ; est-ce clair ?

— Ah ! dit Rose, avec un sourire malin, vous croyez que cette sérénade vous vient de M. Auguste ?

— Mais c’est à ne pas en douter, mademoiselle Rose, vous êtes d’une obstination révoltante !… Oh ! comme il m’aime !

Rose alluma son bougeoir, souhaita une bonne nuit à sa maîtresse, et sortit, en poussant un second soupir.