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MONSIEUR AUGUSTE



Ô nuit, tu réveilles
L’amour dans nos cœurs ;
Répands sur nos veilles
Tes douces langueurs.

Vallons, bois et plaines,
Beau ciel qui nous luit,
Mêlez vos haleines
Aux chants de la nuit.

Aimons aux étoiles,
Libres de souci ;
La nuit est sans voiles,
Et l’amour aussi.

Et peu nous importe
Que la loi du sort
Demain nous apporte
La vie ou la mort.


Puis le chant s’éloigna, et on l’entendit expirer dans une mélodie vague et vaporeuse, comme le souffle de l’air qui s’éteint dans les bois.

Louise regarda sa femme de chambre et lui dit tout bas:

— Eh bien ! que pensez-vous de ce chant ?

— Je pense que c’est une promenade sur l’eau; il y a beaucoup de comédiens de Paris dans notre