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MONSIEUR AUGUSTE

marche avec précipitation… un souvenir éloigne son sommeil… il pense à moi… il pense à ce regard que je lui ai donné, quand une belle voix de contralto a chanté : Ô mon Fernand !… Entendez-vous ce bruit ?… il ouvre la fenêtre… il veut penser à moi, en écoutant les harmonies de cette belle nuit… il ne songe pas à dormir, lui !

— Les hommes comme M. Auguste dorment en chemin de fer.

— Décidément, Rose, je crois que vous l’aimez.

— Soit.

— Et j’excuse alors tout le mal que vous dites de lui.

— Tant mieux ! je continuerai… À quelle heure dois-je réveiller mademoiselle, demain ?

— Oh !… fort tard…

— Ce diable de promeneur de là-haut va vous empêcher de dormir !

— À propos, Rose… tenez-vous beaucoup à ces vers que vous venez de me dire ?

— Mais c’est toujours agréable de…

— Eh bien ! gardez-les, interrompit Louise… bonne nuit, Rose, et fermez ma porte à double tour.

— Si mademoiselle désire ces vers… ils sont là, dans la poche de mon tablier… Nous pouvons faire un échange…