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MONSIEUR AUGUSTE

méchante, je ne vous dirais rien, et je vous laisserais noyer dans ce mariage… Cela vous fait rire, mademoiselle ?

— Oui, Rose.

— Ce n’est pas risible, pourtant, de se noyer.

— Une idée qui me passe par la tête.

— S’il m’était permis d’interroger mademoiselle sur son idée ?

— Je vous répondrai avant la question… Je vous crois un peu amoureuse de M. Auguste.

— Voilà une idée !… Oh ! que je vais en rire, moi aussi, demain quand je me réveillerai ! Moi amoureuse de ce fade blondin ! S’il n’y avait eu que lui et moi dans le paradis terrestre, la pomme restait sur le pommier.

— Vraiment, Rose, si vous aviez une tête, vous la perdriez à tout moment. Est-ce ainsi que vous devez parler d’un jeune homme qui va m’épouser ?

— Quand vous aurez dit oui devant M. le curé, je croirai à ce mariage.

— Il est pourtant assez avancé.

— Ça m’est égal ! il reculera.

— Le mariage ?

— Et le marié aussi… Écoutez, mademoiselle ; nous connaissons les hommes, nous, dans notre état de femme de chambre. Certainement, vous êtes