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MONSIEUR AUGUSTE

gage et du roulis dans vos wagons de Saint-Germain… On a le mal de mer… Puis le concert… un concert… un concert magnifique ; mais la musique me passionne… et m’agite les nerfs… Ah ! j’ai deux mots à dire à Octave qui s’esquive ; sans adieu, selon mon habitude… Vous permettez, monsieur Lebreton…

— Un mot seulement, dit M. Lebreton en arrêtant Auguste par le bras : avez-vous vu Mme de Gérenty ?

— Madame de… Non…

— Elle a disparu tout à coup et n’est pas rentrée chez moi…

— À demain, monsieur Lebreton ; je crains qu’Auguste ne se dérobe… j’ai une commission de… Paris pour lui.

Octave venait de perdre les traces de Louise, et il la cherchait à travers l’obscurité de la terrasse. Le bras d’Auguste tomba sur le sien et l’enlaça.

— Écoute, dit Auguste, et descends une minute sur la terre ; j’ai quelque chose d’étrange à te raconter.

— Si cela ne regarde pas Louise, va raconter la chose étrange au diable et laisse-moi tranquille.

— Mais, mon ami, dit Auguste d’un ton suppliant, si je suis menacé, moi, d’un malheur j’espère bien que tu me donneras un instant d’audience.

— Instant accordé, parle.