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MONSIEUR AUGUSTE

M. Lebreton qui m’a tout révélé… à moi… parlant à ma personne.

M. Lebreton est un visionnaire… Veux-tu que je le lui dise en face ?… Suis-moi.

— Mais alors, tout à l’heure, Auguste, pourquoi gardais-tu le silence de la consternation lorsque je t’accusais, sans prononcer le nom de Louise ?… Tu avais donc un autre crime sur la conscience ?

— Je ne me souviens pas, dit Auguste, avec un embarras visible ; moi… j’ai gardé le silence de la… Non… je t’écoutais… je n’osais t’interrompre… je ne comprenais rien à ta colère… tu étais si furieux… Enfin, voilà l’essentiel pour toi… je déteste Mlle Louise et toutes celles qui lui ressemblent, et je jure sur ma tête et sur les cendres de ma mère de ne jamais me marier… Es-tu content ?

— Mon cher Auguste, dit Octave, ému aux larmes ; tu m’as rendu à la vie… Oh ! si tu savais comme j’aime cette jeune fille !…

— Tu m’as dit cela cent fois, interrompit Auguste sur un ton aigre et rempli d’impatience. Si je t’ai rendu à la vie, ne me tue pas.

Octave regarda fixement son ami, et sembla lui demander une explication de ces derniers mots si étranges.