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Mahia.



Ceci commence par la formule des contes de fées.

Il y avait autrefois, dans la ville sainte de Bengador, au bord du Gange, un jeune émir qui vivait dans une grande pureté de mœurs domestiques, chose rare en Asie. Cet émir n’avait point de sérail, ou, pour mieux dire, son sérail n’était composé que d’une seule femme dont la beauté eût éclipsé quarante beautés de Jellalabab.

Cette femme, plus belle qu’un sérail complet, se nommait Mahia, ce qui signifie douce, en vieux sanscrit.

Mahia était née à Ormus ; elle avait des yeux superbes, qui s’ouvraient comme deux amandes d’Arabie, quand elles éclatent au soleil dans leur maturité ; son teint avait une