— Sir Edward, le colonel Douglas qui nous écoute ne paraît pas être de votre avis.
— Comte Èlona, dit le colonel, hier encore je pensais comme sir Edward.
— Ah ! colonel, dit Edward, je suis fâché de n’avoir pas dit cela hier.
— Sir Edward, dit Douglas, vous serez de mon avis demain.
— Je ne demande pas mieux, colonel, si vous me donnez de bonnes raisons.
— Je vous donnerai des faits, sir Edward.
— Oh ! je m’incline toujours devant les faits.
— Sir Edward, dit le colonel après une pause, je cherche partout dans la foule votre brave Nizam, et je ne le vois pas ; il est pourtant arrivé à Golconde ?…
— Oui, colonel ; il s’est arrêté à la baie d’Agoa, où je l’avais envoyé quand nous avons relâché à Cape-Town. Il a vu nos amis de la Floride et il est venu me rejoindre à Golconde.
— Il me serait fort difficile, sir Edward, de donner un nom à la position que Nizam occupe auprès de vous.
— C’est une position qui n’a pas de nom ; elle tient le milieu entre le serviteur et l’ami. Le serviteur et l’ami trompent parfois ; le milieu ne trompe jamais.
— Vous m’avez souvent dit qu’il a fait déjà la guerre du Nizam.
— Son surnom l’indique assez.
— Il pourra peut-être nous rendre quelques services ; n’est-ce pas, sir Edward ?
— Colonel Douglas, mon brave Nizam n’attend pas qu’on lui demande des services pour les rendre, et il ne rend que ceux qu’on ne lui demande pas.