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— Que vous donnez votre démission…

— Impossible, cent fois.

— Que vous épousez Amalia…

— Mille fois impossible.

— Eh ! je le sais bien ; je le sais comme vous, Douglas.

— Pourtant, il faut répondre.

— Avez-vous un troisième parti à prendre ?

— Non, Edward, il n’y a pas de troisième parti.

— C’est donc celui qu’il faut créer.

— Mais s’il n’existe pas, Edward ?

— Parbleu, nous ne serions pas obligés de le créer, s’il existait.

— Quant à moi, Edward, j’y renonce.

— Je ne renonce à rien, moi.

— Ainsi donc, Edward, vous trouverez…

— Je chercherai ; on commence toujours par là quand on veut trouver… Douglas, ce que je vais vous dire est maintenant vrai, quoique l’histoire le rapporte. On disait à Christophe Colomb : « Vous avez voyagé en Asie et en Afrique, nous vous défions de voyager ailleurs… »

— Il chercha l’Amérique…

— Et il la trouva.

— Edward, c’était plus aisé.

— Ah ! Douglas, vous avez inventé l’orgueil ! Je suis plus modeste, moi. S’il fallait découvrir un monde, j’y renoncerais ; mais dans votre cas, il ne s’agit peut-être que de découvrir trois mots. Votre salut est dans le dictionnaire. Nous le trouverons… Douglas, attention à votre visage ! Voici miss Arinda qui vient nous aborder…

— Edward, ma langue se paralyse… à mon secours !…