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cend de cheval à ta porte. Par Allah ! je crains bien qu’il ne lui soit arrivé quelque malheur, car Abjer n’a plus sa belle selle brodée… peut-être… Entre Zeïn habillé très-simplement.

H. Nouman. Zeïn-ben-Humeïda, que Dieu soit avec toi !

Zeïn. Hadji-Nouman, que Dieu soit avec toi ! As-tu cinq mille dinars à me donner ?

H. Nouman. Oui. Te les faut-il tout de suite ?

Zeïn. Le plus vite possible.

H. Nouman donnant une clef à Mustafa 4. Mustafa !

B. Mustafa. Dans l’instant.

Il sort.

H. Nouman. Tu as vu les tentes du vizir ? Le Bédouin est déjà las de la vie de Cordoue ?…

Zeïn. Je suis retourné à l’armée pour affaires pressantes. J’ai trafiqué, Hadji-Nouman ; mais peut-être ai-je trafiqué en Bédouin.

H. Nouman. Aurais-tu attaqué une caravane ?

Zeïn. Depuis que je sers Abdérame, j’ai oublié ces exploits du désert. Je suis allé vendre mes chevaux, mes bijoux, pour faire de l’argent.

H. Nouman. Eh ! pourquoi ne pas t’adresser à moi ?

Zeïn. J’y ai bien pensé, mais trop tard.

H. Nouman. Si je ne me trompe, tu as vendu jusqu’aux pierreries de ton khandjar 5 ?

Zeïn. Oui, et tous mes chevaux, excepté Abjer, qui, tant que je vivrai, partagera jusqu’à mon dernier morceau de pain. — Mais dis-moi si l’on m’a trompé. Combien valait la monture de ce poignard que m’a donné notre glorieux kalife ?

H. Nouman. Neuf à dix mille dinars. Peut-être plus.

Zeïn. Dix mille coups de bâton à mon juif ! Puisse Nékir 6 le couper de dix mille coups de faux ! Je fais vœu, par la sainte Caaba 7 la prohibée, par les tombeaux des prophètes, de couper la tête à douze juifs dans la première ville espagnole où j’entrerai…

H. Nouman. À cette colère, on voit que tu as fait un mauvais marché.

Zeïn. Il m’a donné quinze cents dinars.

H. Nouman. Es-tu fou, Bédouin, de faire des affaires avec un juif ?