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PROLOGUE

PERSONNAGES DU PROLOGUE :

UN GRAND.

UN CAPITAINE.

UN POÈTE.

CLARA GAZUL.


La loge de Clara Gazul.
UN GRAND, UN CAPITAINE, UN POÈTE, CLARA.

Le Grand. Enfin vous êtes habillée !

Le poète. Et toujours jolie comme un ange.

Le capitaine. Eh quoi ! sans basquina et sans mantilla2 ?

Clara. C’est que je n’ai pas à jouer un rôle espagnol.

Le capitaine.. Tant pis !

Le Grand. Qu’est-ce que l’auteur ?

Clara. Je ne sais.

Le poète. Toujours discrète ! Ah ! que nous vous avons d’obligations, nous autres pauvres auteurs ! Ils s’asseyent tous.

Clara. Voilà qui est bien, messieurs ! Vous vous asseyez ici, comme si vous aviez envie de passer la soirée dans cette loge. — Excellentissime seigneur, si vous vous mettez dans un fauteuil, vous allez vous endormir et manquer la comédie.

Le Grand. Vous savez bien que je ne viens jamais qu’à la seconde journée.

Le poète. Oh ! j’espère que la pièce nouvelle est divisée en actes.

Clara. C’est ce qui vous trompe. Mais la comédie en reste-t-elle plus mauvaise ?

Le poète. Hé ! elle n’en devient pas meilleure. — D’abord le titre n’a pas le sens commun, puisque jamais Espagnols, que je sache, n’ont été en Danemarck. N’est-ce pas, excellence ?

Le Grand. Est-ce que du temps des guerres de Pavie ?… Sous le Grand Capitaine… — Ils se seront peut-être avisés de traverser… Il me semble qu’il n’y a pas grand’chose à traverser… pour aller en Danemarck… Hein, seigneur licencié ?