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représenter la seconde partie d’Une femme est un diable ; mais son confesseur, aumônier du régiment de la Constitution, en fut tellement choqué, qu’il obtint d’elle que ce petit ouvrage serait jeté au feu.

Depuis ce moment sa réputation ne fit qu’augmenter, et ses comédies se succédèrent rapidement jusqu’à sa fuite en Angleterre, lors de la restauration. Cependant, comme elles n’ont été imprimées qu’en 1822, et qu’elles ne furent jouées qu’assez tard sur le théâtre de Madrid, on n’en connaissait presque rien à Paris, où depuis quelque temps on semble rechercher les ouvrages étrangers.

On avait fait à Cadiz une édition de ses Œuvres complètes en deux volumes petit in-quarto ; mais, aussitôt après la déconfiture des constitutionnels, les juntes royalistes se hâtèrent de la mettre à l’index. Aussi l’original est-il extrêmement rare. La traduction que nous donnons aujourd’hui peut être considérée comme très-fidèle, ayant été faite en Angleterre sous les yeux de doña Clara, qui a même eu la bonté de me donner une de ses pièces inédites pour joindre à son recueil. C’est la dernière du volume, le Ciel et l’Enfer, qui n’a été représentée qu’à Londres et sur un théâtre de société.

Joseph L’ESTRANGE.
1825.