marge que l’on fasse attention. Il s’agit d’un mot familier, vulgaire, d’une injure qu’un des personnages du roman de Fumée adresse à son ancien camarade : Harpagon, limace !… Puis vient un mot russe qui me semble correspondre à perruque, qualification que dans ma jeunesse nous donnions volontiers à nos aînés. À ce mot, traduit je ne sais comment, l’auteur avait ajouté N. B. pour qu’on eût égard à son observation. Sur quoi on a imprimé : Harpagon, limace, Nota bene ! Un de mes amis, que la moindre faute d’impression mettait au supplice, se consolait cependant, dès qu’il avait corrigé à l’encre son propre exemplaire. Nous ne pouvons que conseiller à M. Tourguénef d’imiter cet exemple à l’occasion.
Je ne suis pas de ceux qui jugent du mérite d’un ouvrage par le nombre des volumes. Pour moi l’artiste qui a gravé certaines médailles grecques est l’égal de celui qui a sculpté un colosse ; cependant il y a un préjugé, et jusqu’à un certain point je le partage, en faveur des œuvres de longue haleine. Comment ne pas tenir compte à un auteur des difficultés qu’entraîne un travail considérable, de son audace à l’entreprendre, de sa constance à l’exécuter ? Si Homère avait composé sur des sujets diffé-