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EDWARD ELLICE.

au succès du bill de réforme. Il excellait à ménager les amours-propres, à calmer les susceptibilités, à rallier dans un effort commun toutes les fractions du parti libéral. Après la victoire, il résigna ses fonctions à la trésorerie, et sur les instances de ses amis politiques accepta la place de secrétaire d’État du département de la guerre, qu’il occupa jusqu’en 1834 en y laissant les plus honorables souvenirs. Depuis lors, il refusa toujours une place dans le cabinet ou dans la chambre des lords. Dans la chambre des communes, où il continua à siéger, son expérience de la tactique parlementaire lui donnait une influence considérable et une autorité reconnue parmi les membres de son parti. Il parlait rarement, mais il était toujours écouté avec faveur, car, lorsqu’il prenait la parole, c’était d’ordinaire pour proposer quelque moyen pratique de dénouer une question difficile. M. Ellice avait été lié d’amitié avec les hommes les plus illustres de son temps, entre autres avec lord Byron. Ils avaient été ensemble directeurs du théâtre de Drury-Lane. Ce ne fut pas la plus sage action de la vie de M. Ellice, mais il s’était fort amusé en essayant de faire fleurir l’art dramatique. Il y avait perdu beaucoup d’argent, dont il se souciait peu, et avait