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CHARLES LENORMANT.

Ses premiers écrits furent des impressions de voyage et des observations sur les monuments qu’il avait visités. Quelque préférence que son goût épuré accordât aux anciens, il savait découvrir le bien partout où il se trouve, et il aimait à le faire ressortir. Indulgent pour les modernes, car mieux que personne il comprenait les difficultés contre lesquelles ils luttent, sa critique tendait à les encourager en relevant leurs qualités, plutôt qu’en signalant leurs défauts. Les artistes ont conservé le souvenir de son dévouement à leurs intérêts, lorsqu’en 1830 il dirigea pour quelque temps l’administration des beaux-arts au ministère de l’Intérieur. Peu après il rendit compte des expositions de 1831 et 1832 dans une suite d’articles recueillis, depuis, en deux volumes, sous le titre d’Artistes contemporains ; il donnait à notre école des conseils bienveillants, et, en appréciant quelques-unes de ses productions, il portait des jugements que le temps a confirmés.

C’est, je crois, le goût des beaux-arts qui conduisit M. Lenormant à se livrer plus particulièrement aux études archéologiques, destinées à lui assurer une réputation moins populaire peut-être, mais plus durable que la critique littéraire. Pour bien connaître cet art grec qui lui semblait le type