viennent tant de métaphores entortillées, de mauvais synonymes, d’inversions bizarres, exigés par la rime et la mesure.
Outre ces défauts, presque inévitables, des comédies en vers, et qui rendent le dialogue impossible, l’usage en Espagne était de larder de pointes toutes les tirades, de faire de l’esprit sur tout et dans toutes les situations. C’est véritablement alors que l’on exigeait d’un poëte qu’il satisfît l’esprit et le cœur ; et telle était l’exigence de ce public, qu’il voulait pleurer et jouir en même temps d’un calembour. Ce style barbare, à la mode, s’appelait culto. Aujourd’hui on éprouve une véritable souffrance à lire de beaux morceaux défigurés par cet usage ridicule, mais tel était le goût du public pour qui l’on devait travailler dans le xvie siècle et à la fin du xviie.
Ce goût, tout extraordinaire qu’il nous paraisse maintenant, nous pouvons encore le concevoir. Après tout, ce n’est qu’une envie de réunir deux plaisirs en un seul, celui que procure un drame, et celui que faisait éprouver un genre d’esprit bon autrefois, mais qui est perdu pour nous. Or, à peu de chose près, n’en sommes-nous pas au même point, nous qui voulons, à toute force, des