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BRANTHÔME.

milièrement avec Branthôme, qui était parent de sa femme, Charlotte de Laval, sœur d’Antoinette de Daillon, grand’mère de Branthôme. Il semblait profondément dégoûté de la guerre civile, résolu pourtant à ne déposer les armes que lorsqu’il aurait obtenu la liberté de conscience pour ses coreligionnaires.

Guéri de sa fièvre, Branthôme fut vivement pressé par Lanoue de l’accompagner en Flandre, où on l’invitait à guerroyer contre les Espagnols à la tête de l’armée des États. On se rappelle que peu auparavant Branthôme songeait à prendre du service parmi les Espagnols contre les Flamands insurgés ; mais, pourvu qu’il vît du pays et qu’il se trouvât avec des camarades, il ne tenait guère au drapeau sous lequel il devait combattre. Pourtant il donna la préférence à Strozzi, qui, de son côté, méditait une expédition en Amérique. Il ne se proposait rien moins que de conquérir ou de rançonner le Pérou, entreprise moins facile alors qu’elle ne le fut un siècle plus tard, lors des étonnants exploits des flibustiers, mais qui offrait à une imagination aventureuse toutes les tentations de gloire et de butin. Les préparatifs de l’armement durent être surveillés par Branthôme, qui paraît avoir été as-