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BRANTHÔME.

Branthôme que l’on doit les détails les plus exacts sur don Carlos, dont il paraît avoir bien connu l’esprit borné et le caractère sournois et malveillant. Au moment de repartir pour la France, il fut chargé par la reine d’Espagne d’une commission dont ni lui ni elle ne comprirent alors la portée. Il s’agissait de faire part à Catherine de Médicis du vif désir que sa fille avait de la revoir, et de lui proposer une entrevue à la frontière de leurs États. En réalité, Philippe II voulait détacher la France d’une alliance avec les insurgés des Provinces-Unies, et l’on croit que l’entrevue de Bayonne, en 1565, eut pour résultat de resserrer l’alliance de Catherine avec l’Espagne, et de redoubler ses rigueurs contre les calvinistes français, qui, bientôt poussés à bout, recommencèrent la guerre civile en 1567.

Branthôme rejoignit la cour en Provence, s’acquitta de sa mission, fut du voyage de Bayonne, et aussitôt après repartit pour une nouvelle expédition. Malte était attaquée par l’armée de Soliman, et la résistance héroïque de l’ordre de Saint-Jean excitait dans toute la chrétienté un enthousiasme religieux et chevaleresque. Vainement le grand-maître, Parisot de la Valette, s’était adressé