avec une politesse exquise, et, sans avoir l’air de professer, il donnait des leçons d’archéologie pratique qui intéressaient et qu’on n’oubliait point. On sait avec quelle déplorable insouciance les administrations municipales de Paris ont laissé détruire tant de monuments qui faisaient la gloire de notre capitale. L’hôtel de Cluny, seul reste des palais du moyen âge, autrefois si nombreux à Paris, dut sa conservation à Du Sommerard, qui vint y établir son domicile et y placer sa collection comme une espèce de sauvegarde. C’est là qu’il termina son grand ouvrage, les Arts au moyen âge (Paris, 1838–1846, 5 vol. in-8o, avec atlas), résumé de ses voyages, de ses longues études, de ses immenses lectures. On peut regretter que l’auteur n’ait pas adopté un plan plus didactique ; mais Du Sommerard, par un sentiment de modestie exagérée, n’a pas voulu enseigner ce qu’il savait mieux que personne. Il s’est borné à exposer ses impressions personnelles, à décrire les monuments qu’il a vus, à signaler à l’attention leurs singularités, leurs caractères, leurs défauts et leurs beautés. Bien loin de faire rentrer des faits choisis dans une théorie quelconque, il s’est appliqué surtout à rassembler des observations
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PORTRAITS HISTORIOUES ET LITTÉRAIRES.