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PORTRAITS HISTORIQUES ET LITTÉRAIRES.

de dérouter la police, qu’il croyait probablement assez simple pour s’occuper des bavardages de salons. Jamais il n’écrivait une lettre sans la signer d’un nom supposé César Bombet, Cotonet, etc. ; il la datait d’Abeille au lieu de Civita-Vecchia[1] et souvent la commençait par une telle phrase : « J’ai reçu vos soies grèges, et les ai emmagasinées en attendant leur embarquement. » Les notes qu’il prenait sans cesse étaient des espèces d’énigmes dont il était souvent lui-même hors d’état de deviner le sens quand elles remontaient à quelques jours.

Il ne craignait pas la mort, mais il n’aimait pas à en parler, la tenant pour une chose sale et vilaine plutôt que terrible. Il a eu celle qu’il désirait, celle que César avait souhaitée : Repentinam inopinatamque.

1850–55.
  1. Il était consul de France à Civita-Vecchia.