et l’inquiète. Une haie de soldats occupe la porte qu’il vient de franchir. Il s’arrête un instant incertain et troublé. Il cherche en vain quelque prétexte pour sortir. Le roi ne paraît point, et son anxiété redouble. Saisi d’un éblouissement subit, il est obligé de s’asseoir ; bientôt, reprenant son courage et sa sérénité, il s’avance d’un pas ferme vers le cabinet du roi. Au moment où il soulevait la portière en tapisserie, quelques assassins apostés se jettent sur lui et le frappent à coups redoublés. Il expira presque aussitôt.
En tuant son ennemi, Henri III se condamnait lui-même à une fin semblable. Jusqu’alors le mépris des ligueurs avait en quelque sorte adouci leur haine. Lorsqu’ils virent ce qu’il avait osé, ils osèrent eux-mêmes davantage. Guise était devenu pour eux un martyr dont le sang criait vengeance. Jacques Clément se chargea d’apaiser ses mânes.
François, Henri de Guise, Coligny, Henri de Valois périrent assassinés tous les quatre dans une période de vingt-six ans. L’histoire de leur époque n’est guère qu’une longue série de meurtres. Le poignard ou le poison, tels étaient au xvie siècle les moyens le plus fréquemment employés contre un ennemi politique ou particulier. À vrai dire, il n’y