ral avec les pleins pouvoirs que son père François de Guise avait eus sous François II. Henri comprit que c’était une abdication qu’on lui demandait ; il refusa. Mais s’il ne voulait pas soutenir les hasards d’un siége dans le Louvre, il n’avait plus qu’un seul parti à prendre, c’était de fuir, si toutefois il en avait encore le moyen. À la faveur de la nuit et du désordre, il sortit du Louvre, traversa au galop le faubourg Saint-Honoré, et gagna Saint-Cloud, qu’il abandonna bientôt pour chercher un asile plus sûr à Chartres.
Cette fuite déconcerta d’abord le duc de Guise. Il avait espéré faire le roi prisonnier et lui dicter des conditions. Son départ dérangeait ses calculs ; au lieu d’une émeute, c’était la guerre civile qui venait de commencer, et quoique les chances fussent en sa faveur, il voyait avec douleur remettre à la fortune la décision d’une entreprise dont il avait cru le succès assuré. Ne voulant pas arborer ouvertement l’étendard de la révolte, il reprit son système favori de temporisation, et ouvrit des négociations avec le roi. Cependant, de tous côtés les ligueurs s’armaient, s’emparaient des villes, achetaient les gouverneurs et embauchaient les soldats ; en même temps, pour s’assurer encore davantage