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MONUMENTS HISTORIQUES.

s’exécutent au château de Blois, et dont vous avez apprécié vous-même l’excellente direction, devront-elles se borner à la partie de l’édifice construite sous François Ier ? Ne comprendront-elles pas et la vaste salle des États et le corps de bâtiment élevé par Louis XII ? En vous rappelant un vœu déjà exprimé dans les deux Chambres, la Commission se plaît à espérer que les mutilations qu’a subies ce noble palais cesseront bientôt d’affliger les regards.

Lorsque vous avez demandé un crédit spécial pour le château de Blois, les arènes d’Arles et l’église de Saint-Ouen, vous annonciez, Monsieur le Ministre, qu’il faudrait encore avoir recours, et plus d’une fois, à des allocations extraordinaires, comme au seul moyen de conserver des monuments d’un intérêt non moins incontestable, et dont la restauration dépasserait de beaucoup les ressources ordinaires dont vous pouvez disposer. Vous avez autorisé la Commission à faire préparer des projets et des devis pour la consolidation de ceux de ces édifices qui inspirent les plus sérieuses inquiétudes. Aujourd’hui ces projets sont terminés. Ils ont été examinés avec la plus scrupuleuse attention, réduits même aux travaux urgents et indispensables. Les noms des monuments pour lesquels des secours extraordinaires sont réclamés vous prouveront que la Commission s’est montrée sévère dans son choix. Il s’est porté sur des édifices qui sont, pour ainsi dire, des types, et qu’on ne pourrait abandonner à la destruction sans encourir les reproches de la postérité. Il suffit de nommer les églises de Sainte-Croix, à la Charité ; de Saint-Philibert, à Tournus ; de Saint-Nazaire, à Carcassonne ; le temple d’Auguste et de Livie, et l’église de Saint-Maurice, à Vienne.

Paris, si riche autrefois en monuments de l’architecture civile du moyen âge, est menacé de perdre un des derniers