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et je me couche en revenant. Je crois que je retournerai dans le Midi aussitôt que je serai en état de supporter le voyage.

Tout le monde ici est extrêmement ému par la mort de M. de Morny. On commence, maintenant qu’il n’est plus, à comprendre toute sa valeur. On cherche un homme pour le remplacer, et je crois qu’on le cherchera longtemps. Un de vos amis et presque compatriote s’est offert, mais on n’a pas accepté. On dit que M. de Morny est mort épuisé, sans aucune maladie, mais à bout de force, n’ayant plus que de l’eau dans les veines au lieu de sang. À toutes les fatigues morales et physiques, il joignait l’habitude de se droguer à la manière an-