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prêche pas, il se contente de faire vivre. Les vilaines natures ne le repoussent point, bien au contraire, elles l’allèchent. Il y a quelque chose de félin dans sa manière de jouer avec le vice, de le peloter en se délectant. Ses héroïnes de prédilection sont la plupart du temps d’affreuses coquines que sa verve ironique et sa gauloiserie protègent seules contre votre mauvaise humeur. Il vous les montre comme des bêtes curieuses et vous oubliez la perversité ou plutôt ne songez qu’à l’inconscience en voyant ces jolis chats sauvages mordre, griffer, gambader et se pourlécher la moustache dans le sang.