Page:Mérimée - Lettres à une autre inconnue, 1875.djvu/65

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pourvu que les femmes eussent de l’esprit, du charme, une certaine dévotion à sa personne, il les laissait bénignement venir à lui. Io tengo in me una segretteria, dit un personnage de l’opéra italien ; c’était le secrétaire intime, universel, l’amoureux consultant par excellence ; car à ce commerce assidu de galanterie se mêlait nécessairement beaucoup de platonisme. On pourrait même se demander si toutes ces Inconnues, quel qu’en fût le nombre, ne formaient point une seule et unique personne avec laquelle il se plaisait à s’occuper et se préoccuper de lui-même. Oh ! ces hommes d’imagination, ces conteurs ! fiez-vous à