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subirai le sort des orangers. Si ma santé et si le temps me le permettaient, j’irais vous présenter mes hommages à Nice, et vous demander des nouvelles du monde ; mais, hélas ! quand pourrai-je ? Je ne veux pas cependant que vous vous dérangiez pour voir un malade très-morose et grognon comme je suis. En cas de mort prochaine, je vous préviendrais ; mais, en ce moment, je me sens trop misanthrope et trop insupportable, et je reste blotti dans mon trou.

J’ai eu des nouvelles par des revenants d’Égypte. Beaucoup de fatigue, beaucoup de mouvement ; tout a réussi à merveille, bien que contre toute probabilité ; les fêtes ont été très-brillantes ; les souverains