Page:Mérimée - Lettres à une autre inconnue, 1875.djvu/292

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à moi, mais je vous demanderai la permission de changer mon exemplaire pour un autre d’expression moins farouche.

Je suis horriblement souffrant depuis le froid, et je partage la désolation des habitants du pays qui voient leurs jardins transformés en épinards cuits. Tous nos orangers sont rôtis ; on craint pour les oliviers, et, quant aux belles plantes des jardins, il n’en reste plus que les racines. Les Parisiens qui venaient ici pour avoir chaud, nous reprochent de les avoir indignement trompés. Je vois que vous passez le temps doucement et gaiement. Je vous en félicite. Ici, nous avons bien de la peine à vivre, et, quant à moi, si cela dure, je pense que je