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mais vos continuelles pérégrinations me font supposer que vous y avez fait bonne provision de forces pour les travaux de l’automne et de l’hiver. En vérité, la force est la chose la plus nécessaire à une jolie femme par le temps qui court. Heureusement qu’il y a pour elle des grâces d’état comme pour les souverains qui se délassent d’un voyage par trente degrés de chaleur, en passant une revue de six heures, et de la revue par un bal et une harangue de maire. J’ai souvent désiré d’être une jolie femme pendant quelques jours, mais jamais d’être roi.

J’ai vécu (très-mal) depuis deux mois, absolument comme un chat malade qui ne