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pour moi les poésies détachées que toute dame russe devrait avoir. Madame Woronine, ma voisine susdite, m’envoie aussitôt un gros paquet. Savez-vous ce que j’y trouve ? un morceau d’assetrina et des riabtchik[1] ; tout cela cuit aux bords du Volga, et envoyé probablement par le télégraphe.

J’ai fort apprécié, comme vous pouvez croire, cette nourriture pour le corps qu’on m’envoyait à la place de la nourriture de l’âme que je demandais. Cette dame donc est le portrait de la duchesse de Medina-Cœli jeune, et a les cheveux de la même couleur que l’oiseau dont elle tire son nom. Si vous ne me dites pas des choses bien ten-

  1. Un morceau d’esturgeon et des gélinottes.