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Avez-vous vu ou connu Madame de Boigne, qui vient de mourir à quatre-vingt-six ans ? C’est une grande perte pour moi. C’était le dernier reste d’une société qui n’existe plus et qui ne se renouvellera pas ; une femme d’infiniment d’esprit et de bon sens, qui de plus m’aimait beaucoup. Mes vieux amis meurent et je n’en ai plus de jeunes, à moins que vous ne me permettiez de vous donner ce nom. J’ai été souvent tenté de vous demander cela, bien que vous m’ayez toujours fait un peu peur. Si je suis encore de ce monde quand vous reviendrez en France, je serai peut-être plus rassuré.

Adieu, chère Présidente ; mille souhaits pour votre bonheur. Lorsque vous voudrez