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respire ici un peu moins mal qu’à Paris. Mais j’ai honte d’être si souffreteux et si mélancolique. Je reconnais bien mal l’hospitalité qu’on me donne. Il n’y a ici d’invités, outre votre serviteur, que le second fils du roi d’Égypte, un joli petit Turc de quatorze ou quinze ans, sérieux et prudent déjà comme un Européen de trente ans. Il a avec lui deux officiers français, ses précepteurs, qui lui apprennent je ne sais quoi. Pour la tenue et le tact, il pourrait leur en remontrer. Il ne rit ni ne rougit jamais, ce qui est particulier aux Orientaux. Je ne sais quel sera le résultat de cette éducation turco-française. Je pense qu’il introduira le bal Mabille au Caire, et les élégances