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L’INSPECTEUR GÉNÉRAL.

Khlestakof.

Oui, avec des personnes douées de tant d’attraits. Oserai-je être assez heureux pour vous offrir un siège ? Mais, que dis-je ? ce n’est pas un fauteuil qu’il vous faudrait, c’est un trône.

Maria.

Vraiment, je ne sais… Je crois qu’il faut que je m’en aille.

(Elle s’assied.)
Khlestakof.

Quel joli fichu vous avez là.

Maria.

Comme c’est mal à vous de vous moquer des pauvres provinciales.

Khlestakof.

Ah ! Mademoiselle, je voudrais être ce fichu pour entourer ce col de lis.

Maria.

Mon Dieu ! je ne comprends rien du tout à ce que vous dites… ce fichu-là… Quel beau temps de printemps il fait aujourd’hui !

Khlestakof.

Il n’y a pas de printemps qui ressemble à ces lèvres de rose, mademoiselle.

Maria.

Mon Dieu ! comme vous me parlez… Moi qui avais envie de vous demander si vous voudriez m’écrire quelque chose sur mon album. Des vers. Je suis sûre que vous en savez tant.

Khlestakof.

Pour vous, Mademoiselle, je ferais tout. À vos ordres. Quels vers voulez-vous ?

Maria.

Des vers, n’importe lesquels… de bons vers, nouveaux.