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L’INSPECTEUR GÉNÉRAL.

Khlestakof.

Je suis curieux de savoir où il demeure à présent : rue de la Poste ou rue aux Pois ? Il aime assez à déménager sans payer le terme. Ma foi, je vais lui écrire à son ancien logement, rue de la Poste. (Il plie la lettre et écrit l’adresse. Osip lui apporte une bougie, il la cachette.)

Voix de Derjimorda, derrière la scène.

Ohé ! la barbe ! où que tu vas ? On te dit qu’on ne peut pas entrer.

Khlestakof remet la lettre à Osip.

Tiens, porte cela.

Voix de Marchands derrière la scène.

Laissez-nous entrer, petit père ! Vous ne pouvez pas nous renvoyer. Nous venons pour affaire.

Voix de Derjimorda.

Hors d’ici, hors d’ici ! Il ne reçoit pas. Il dort.

Khlestakof.

Qu’est-ce que cela, Osip ? Regarde d’où vient ce tapage.

Osip regardant à la fenêtre.

Ce sont des marchands qui veulent entrer, et le sergent de ville qui les repousse. Ils tendent des papiers, et il paraît qu’ils veulent vous voir.

Khlestakof à la fenêtre.

Qu’y a-t-il, mes amis ?

Voix de Marchands.

Nous implorons ta grâce ! Maître, ordonne qu’on reçoive notre requête.

Khlestakof.

Laissez-les entrer. Qu’ils entrent : Osip, dis-lui de les laisser entrer. (Osip sort. Khlestakof reçoit des pétitions qu’on lui donne par la fenêtre.) « À son excellentissime seigneurie le monsieur des finances, Abdouline, marchand, expose… » Que diable est-ce là, et quel titre me donne-t-il ?