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L’INSPECTEUR GÉNÉRAL

Osip.

Dame ! il aime que tout aille bien. Il faut marcher droit avec lui.

Le Gouverneur.

Tu as une mine qui me revient. Tu dois être un brave garçon. Si tu…

Anna.

Dis donc, Osip, quand ton maître met son uniforme…

Le Gouverneur.

Ah ! trêve de balivernes ! Quelles niaiseries, lorsqu’il s’agit de vie ou de mort. (À Osip.) Oui, mon cher, tu me plais fort. En route, je parie que tu n’as pas le temps de boire une petite tasse de thé. Encore est-il toujours froid. Tiens, voilà deux roubles pour t’avoir du thé.

Osip.

Bien des remerciements, Monsieur. Le bon Dieu vous conserve la santé. Les pauvres gens, on les assiste.

Le Gouverneur.

Merci. J’en suis bien aise. Mais, dis-moi…

Anna.

Écoute donc, Osip, quelle est la couleur d’yeux que préfère ton maître ?…

Maria.

Osip, mon cher ami, comme ton maître a un joli petit nez !

Le Gouverneur.

Morbleu ! permettez-moi… (À Osip.) Je voudrais bien savoir, en route, à quoi ton maître fait le plus d’attention, ce qui lui plaît davantage ?

Osip.

Il aime à savoir comment vont les choses… Il aime surtout à être bien reçu, à faire bonne chère.