Nous devons rester debout.
Ne faites pas attention.
Point d’étiquette, Messieurs. Asseyez-vous, je vous prie, sans faire attention au rang. (Tous s’assoient.) Moi, au contraire, je fais tout ce que je peux pour me faufiler sans qu’on fasse attention à moi. Mais, comment voulez-vous, cela m’est impossible. On me reconnaît toujours. Que j’aille n’importe où, on dit… tiens, dit-on, voilà Ivan Alexandrovitch qui passe. Une fois on m’a pris pour le commandant en chef ; les soldats sont sortis du corps de garde et ont porté les armes. Alors l’officier, qui était une de mes connaissances, me dit : Tiens, mon camarade ! nous qui t’avons pris pour le commandant en chef !
Vraiment.
Je connais toutes les petites actrices… Je me mêle aussi de vaudevilles… Je vois tous les auteurs. Je suis intime avec Pouchkine. Il y a quelque temps, je lui dis : « Eh bien ! Pouchkine ? — Eh bien, dit-il comme cela… heuh ? » C’est un grand original.
Ah ! vous êtes auteur ? Comme ce doit être agréable d’être auteur ? Est-ce que vous travaillez dans les journaux ?
Oui, j’écris aussi dans les journaux. C’est moi qui ai fait le Mariage de Figaro, Robert le Diable, Norma. Mon Dieu ! je ne me rappelle déjà plus les titres. Tout cela par occasion. Je ne voulais rien écrire, et puis les directeurs de théâtre me disent : « Je t’en prie, mon