Page:Mérimée - Les deux héritages, suivi de L'inspecteur général, 1892.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
172
L’INSPECTEUR GÉNÉRAL

Le Garçon.

Il y a longtemps que je vous l’ai remis votre compte.

Khlestakof.

Est-ce que je me souviens de tes bêtes de comptes ? Combien dois-je ici ?

Le Garçon.

Le premier jour, Monsieur a commandé à dîner ; le lendemain, Monsieur n’a mangé que du saumon, et puis, Monsieur, depuis lors, a tout pris à crédit…

Khlestakof.

Imbécile, vas-tu recommencer tes additions ? En tout combien cela fait-il ?…

Le Gouverneur.

Ne vous donnez pas cette peine, il attendra bien. (Au garçon.) Va-t’en, on réglera cela.

Khlestakof.

Au fait, vous avez raison. (Il met l’argent dans sa poche ; le garçon sort. Bobtchinski regarde par la porte entr’ouverte.)



Scène X.

LE GOUVERNEUR, KHLESTAKOF, DOBTCHINSKI.
Le Gouverneur.

Ne vous plairait-il pas de voir maintenant quelques établissements publics de notre ville… l’hospice, par exemple, et quelques autres…

Khlestakof.

Qu’est-ce qu’il y a donc à voir ?…

Le Gouverneur.

C’est que chez nous, voyez-vous, l’administration est si régulière… il y a tant d’ordre, que…