marchands de Kholmogor qui l’apportent, gens honnêtes et de bonnes mœurs. Je ne sais pas où il prend celui dont vous parlez. Mais s’il n’est pas… alors… permettez-moi de vous proposer de vous faire changer de logement.
Non pas ! je ne veux pas. Je sais bien ce que vous voulez dire avec votre logement : c’est la prison. Mais quel droit avez-vous, et comment osez-vous… C’est que je… je suis employé… à Pétersbourg… (Fièrement.) Je… je… je…
Oh ! mon Dieu ! comme il est colère… Il sait tout ! Ces maudits marchands lui ont tout dit.
Vous avez beau être gouverneur… Je n’irai pas. J’aurai recours au ministre. (Il frappe du poing sur la table.) Qui êtes-vous ? qui êtes-vous ?
Ah ! de grâce, Monsieur, ne me perdez pas. J’ai une femme et de petits enfants… ne ruinez pas un infortuné !
Non, je ne veux pas. Eh ! que m’importe à moi que vous ayez une femme et des enfants ? faut-il pour cela que j’aille en prison ? Voyez un peu la belle raison ! (Bobtchinski entr’ouvre la porte, regarde et se retire effrayé.) Non, non, je vous remercie très-humblement. Je ne veux pas.
Inexpérience, Monsieur, inexpérience de ma part, et insuffisance de la place. Mon Dieu, daignez en juger vous-même. Les appointements ne me rendent pas le thé et le sucre seulement. S’il y a eu des cadeaux, je vous proteste que c’étaient des misères… Quelque chose pour la table, ou peut-être une couple d’habits. Quant