Page:Mérimée - Les deux héritages, suivi de L'inspecteur général, 1892.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
L’INSPECTEUR GÉNÉRAL.



Scène IV.

KHLESTAKOF, OSIP et UN GARÇON DE L’HÔTEL.
Le Garçon.

Monsieur m’a chargé de demander à monsieur ce qu’il y a pour son service.

Khlestakof.

Ah ! bonjour, mon camarade. Tu vas bien ?

Le Garçon.

Oui, grâce à Dieu.

Khlestakof.

Et dans l’hôtel, comment va tout le monde ? Tout va bien, j’espère ?

Le Garçon.

Tout le monde va bien, Dieu merci.

Khlestakof.

Vous avez beaucoup de voyageurs ?

Le Garçon.

Oui, pas mal.

Khlestakof.

Dis donc, mon cher, on ne m’a pas encore apporté mon dîner ; ainsi, fais-moi le plaisir de descendre, et de dire qu’on me le monte tout de suite, parce que, vois-tu, après dîner j’ai quelque chose à faire…

Le Garçon.

Oui, Monsieur. C’est que monsieur a dit qu’il ne veut plus vous faire crédit. Il ne s’en est fallu de rien qu’il n’allât aujourd’hui se plaindre au gouverneur.

Khlestakof.

Se plaindre ? Et de quoi ? Je t’en fais juge, mon cher, voyons… Il faut que je mange, d’abord… Je ne