En savez-vous quelque chose ?
C’est Pëtr Ivanovitch Bobtchinski qui me l’a appris. Il était tout à l’heure dans mon bureau.
Eh bien ! qu’en dites-vous ?
Ce que j’en dis ? Nous allons avoir la guerre avec les Turcs.
Ah ! c’est précisément ce que je pensais.
Ah ! bien oui. Vous y êtes joliment !
Oui, la guerre avec les Turcs. Les Français en crèveront de dépit.
La guerre avec les Turcs ! Eh non, c’est à nous, pas aux Turcs qu’on va faire la guerre. La chose est certaine. J’ai là une lettre.
Ah ! bien, alors, c’est qu’on ne fera pas la guerre aux Turcs.
Eh bien ! vous, où en êtes-vous, Ivan Kouzmitch ?
Mais comment voulez-vous ?… Et vous, Anton Antonovitch ?
Moi ? Je n’ai pas peur, mais cela me fait quelque chose. Les marchands et les bourgeois m’inquiètent. Ils disent que je les ai écorchés. Mon Dieu ! si je leur ai pris quelque chose, c’est sans malice. Je me figure (Il le prend par le bras et le mène d’un autre côté du théâtre.) Je me