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Cela ne m'effrayait guère, car, dans mes voyages, j'avais couché souvent sur la terre nue, et je me moquai un peu des exclamations du comte sur le manque de civilisation de ses compatriotes. Un domestique vint nous tirer nos bottes et nous donna des robes de chambre et des pantoufles. Le comte, après avoir ôté son habit, se promena quelque temps en silence ; puis, s'arrêtant devant le canapé où déjà je m'étais étendu :

- Que pensez-vous, me dit-il, de Ioulka ?

- Je la trouve charmante.

- Oui, mais si coquette !... Croyez-vous qu'elle ait du goût réellement pour ce petit capitaine blond ?

- L'aide de camp ?... Comment pourrais-je le savoir ?

- C'est un fat !... donc, il doit plaire aux femmes.