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monsieur : et, quand il ne peut pas s’en procurer, le maître du roseau est obligé de se couper un morceau de chair à lui-même... (Les cheveux de Vicente se dressaient sur sa tête.) Il faut lui donner à manger une fois toutes les vingt-quatre heures, monsieur.

— Avez-vous un de ces roseaux en question ?

— Non, monsieur, pour ne point mentir ; mais j’ai beaucoup connu un certain Romero ; j’ai bu cent fois avec lui (lorsque je ne le connaissais pas pour ce qu’il était, comme je le connais à présent). Ce Romero était zagal[1] de son métier. Il fit une maladie à la suite de

  1. Le zagal est une espèce de postillon à pied. Il tient par la bride les deux mules de devant d’un attelage, et les dirige en courant lorsqu’elles sont lancées au galop. S’il s’arrête, la voiture lui passe sur le corps. Dans les nouvelles diligences, on appelle improprement zagal un homme qui attache le sabot, aide à charger la voiture, etc. C’est le cad des voitures anglaises.