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— Cela tient, mon ami, à ce que nous n’avons pas d’inquisition chez nous.

— Alors, Votre Seigneurie aura sans doute vu de ces gens qui vendent des sorts pour toute sorte de choses. J’en ai vu les effets, moi qui vous parle.

— Faites, lui dis-je, comme si je ne connaissais pas ces histoires-là ; je vous dirai ensuite si elles sont vraies.

— Eh bien, monsieur, on m’a dit qu’il y a, dans votre pays, des gens qui vendent des sorts aux gens qui en achètent. Moyennant un bon sac de piécettes, ils vous vendent un morceau de roseau avec un nœud d’un côté et un bon bouchon de l’autre. Dans ce roseau, il y a des petites bêtes (animalitos) au moyen desquelles on obtient tout ce qu’on demande. Mais vous savez mieux que moi comment on les nourrit... De chair d’enfant non baptisé,