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Je remerciai Vicente de son histoire, et j’ajoutai, pour le payer de même monnaie, que, dans mon pays, les sorcières se passaient de bateaux, et que leur moyen de transport le plus ordinaire était un balai, sur lequel ces dames se mettaient à califourchon.

— Votre Seigneurie sait bien que cela est impossible, répondit froidement Vicente.

Je fus stupéfait de son incrédulité. C’était me manquer, à moi qui n’avais pas élevé le moindre doute sur la vérité de l’histoire des roseaux. Je lui exprimai toute mon indignation, et je lui dis d’un ton sévère qu’il ne se mêlât pas de parler des choses qu’il ne pouvait comprendre, ajoutant que, si nous étions en France, je lui trouverais autant de témoins du fait qu’il pourrait en désirer.

— Si Votre Seigneurie l’a vu, alors cela est vrai, répondit Vicente ; mais, si elle ne l’a pas