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le lendemain, plus de corde neuve, et, en place, un mauvais morceau de ficelle, débris d’un câble tout pourri. De plus, sa voile était déchirée, preuve qu’on l’avait déployée pendant la nuit. Mon cousin se dit :

» — Ce ne sont pas des polissons qui vont la nuit dans mon bateau ; ils n’oseraient pas déployer la voile de peur de chavirer. Sûrement, c’est un voleur.

» Que fait il ? Il s’en va le soir se cacher dans sa barque, il se couche dans l’endroit où il serrait son pain et son riz quand il s’embarquait pour plusieurs jours. Il jette sur lui, pour mieux se cacher, une mauvaise mante, et le voilà tranquille. A minuit, — remarquez bien l’heure, — tout à coup il entend des voix comme si beaucoup de personnes s’en venaient courant au bord de la mer. Il lève un peu le bout du nez et voit... non pas des vo-