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barque avec une amarre bien solide à un gros pieu, puis il allait se coucher tranquille. Voilà qu’un matin, partant pour la pêche, il va pour défaire le nœud de l’amarre ; que voit-il ?… Au lieu du nœud qu’il avait fait, nœud tel qu’en pourrait faire un bon matelot, il voit un nœud comme une vieille femme en ferait un pour attacher sa bourrique.

» — Les petits polissons se seront amusés dans ma barque hier au soir, pensa-t-il ; si je les attrape, je les étrillerai d’importance.

» Il s’embarque, pêche et revient. Il attache son bateau, et, par précaution cette fois, il fait un double nœud. Bon ! Le lendemain, le nœud défait. Mon cousin enrageait, mais devine qui a fait le coup !… Pourtant, il prend une corde neuve, et, sans se décourager, il amarre encore solidement son bateau ! Bah !