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- Ne pensez-vous pas, monsieur le comte, qu'une traduction des Ecritures dans la langue de ce pays ne soit très désirable ?

- Assurément ; pourtant, si vous voulez bien me permettre une petite observation, je vous dirai que, parmi les gens qui ne savent d'autre langue que le jmoude, il n'y en a pas un seul qui sache lire.

- Peut-être ; mais je demande à Votre Excellence la permission de lui faire remarquer que la plus grande des difficultés pour apprendre à lire, c'est le manque de livres. Quand les pays samogitiens auront un texte imprimé, ils voudront le lire, et ils apprendront à lire... C'est ce qui est arrivé déjà à bien des sauvages,... non que je veuille appliquer cette qualification aux habitants de ce pays...