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on conte des tours aux environs de Grenade ; mais ce sont, en général, de bons revenants, paraissant d’ordinaire au grand jour pour demander bien humblement le baptême, qu’ils n’ont point eu le loisir de se faire administrer de leur vivant. Si on leur accorde cette grâce, ils vous montrent pour la peine un beau trésor. Ajoutez à cela une espèce de loup-garou tout velu que l’on nomme el velludo, lequel est peint dans l’Alhambra, et un certain cheval sans tête[1] qui, ce nonobstant, galope fort vite au milieu des pierres qui encombrent le ravin entre l’Alhambra et le Généralife, — vous aurez une liste à peu près complète de tous les fantômes dont on effraye ou dont on amuse les enfants.

Heureusement, l’on croit encore aux sorciers, et surtout aux sorcières.

  1. El caballo descabezado.