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— Que veux-tu ! j’aime à vivre.

— Allons, va pour cent ans, dit la Mort ; il faut bien en passer par-là » ; et elle put aussitôt descendre.

Dès qu’elle fut partie, Federigo se leva dans un état de santé parfaite, et commença une nouvelle vie avec la force d’un jeune homme et l’expérience d’un vieillard. Tout ce que l’on sait de cette nouvelle existence est qu’il continua à satisfaire curieusement toutes ses passions, et particulièrement ses appétits charnels, faisant un peu de bien quand l’occasion s’en présentait, mais sans plus songer à son salut que pendant sa première vie.

Les cent ans révolus, la Mort vint de nouveau frapper à sa porte, et le trouva dans son lit.

«  Es-tu prêt ? lui dit-elle.

— J’ai envoyé chercher mon confesseur,