Page:Mérimée - Dernières nouvelles de Prosper Mérimée, 1874.djvu/320

Cette page n’a pas encore été corrigée

— S’il ne te faut que cela, dit la Mort, je veux bien te satisfaire » ; et elle monta dans l’oranger pour cueillir une orange. Mais lorsqu’elle voulut descendre, elle ne le put pas ; Federigo s’y opposait.

«  Ah ! Federigo, tu m’as trompée, s’écria-t-elle ; je suis maintenant en ta puissance ; mais rends-moi la liberté, et je te promets dix ans de vie.

— Dix ans ! voilà grand-chose ! dit Federigo. Si tu veux descendre, ma mie, il faut être plus libérale.

— Je t’en donnerai vingt.

— Tu te moques !

— Je t’en donnerai trente.

— Tu n’es pas tout à fait au tiers.

— Tu veux donc vivre un siècle ?

— Tout autant, ma chère.

— Federigo, tu n’es pas raisonnable.